Samedi. 5h30. Le réveil sonne. Si un article de chronobiologie n’avait pas un jour croisé ma route, j’aurais juré avoir fait une erreur en réglant mon téléphone la veille et je reprendrais doucement le chemin des bras de Morphée en collant mon front contre le dos endormi à mes côtés. Oui mais non, il est l’heure, « mon » heure, je suis un peu earlybird, comme quelques autres. A cette heure très matinale, dans le weekend contre-la-montre qui s’annonce, il est un défi qui se profile : partir courir.
Debout.
Café-étirements. Bandes fluos.
Il fait encore nuit, le long du canal, aucun lampadaire, seulement ma frontale.
Je suis seule, mes muscles tirent et se réchauffent, un nuage de buée se forme devant moi.
Mes pensées s’animent doucement, les problèmes d’hier s’éclaircissent en même temps que le soleil se lève, les choses de la vie me semblent plus fluides, plus harmonieuses, plus connectées.
Cet instant m’appartient.
Ado, la course à pied et moi, on se côtoyait déjà, certains matins à accompagner mon marathonien de Papa et en septembre quand le coach voulait nous réveiller à la rentrée, avant la reprise des longueurs en bassin. On s’est perdues de vue pendant quelques années pour renouer doucement, elle m’a aidé à reprendre confiance en moi dans une période d’ego plombé, à combler l’ennui de mes premières soirées en solitaire dans la ville rose, puis s’est intégrée doucement à ma routine de vie.
De cette relation libre et sans contrainte naquit une ambition, celle de terminer un marathon.
Comme un signe, la vie qui souvent s’amuse, m’offrit son approbation. Mon premier numéro dossard fût ma date de naissance. Tout un symbole.
Depuis, la course à pied (pardon mais j’aime moins le terme running, anglicisme qui me semble davantage associé à un effet de mode contemporain alors que des shorts gris courent sur les trottoirs depuis des décennies) s’est inscrite en moi, dans mon quotidien, a remplacé la natation mais dans sa continuité me pousse à dépasser mes limites, me permet d’être rigoureuse, de mieux apprivoiser mes sensations.
Telle une addiction, elle est une raison suffisante pour patauger dans la boue, les jambes nues, en plein mois de décembre (et avec le sourire !) autour d’un stade perdu dans l’Ariège pour un cross régional (la réalité de la FFA est bien loin de l’image dorée des courses populaires des grandes villes qui pullulent sur les réseaux sociaux !). Elle est une raison suffisante pour se satisfaire d’un tee-shirt en coton offert lors d’un semi dans les champs au fin fond de la campagne gersoise.
Alors souvent on me demande : « Pourquoi tu cours ? »
Et je crois que je peux tenter une ébauche de réponse.
Courir est un balancelle.
Ce n’est pas pour le plaisir, du moins pas seulement.
Ce n’est pas pour la compétition, du moins pas complètement.
Courir me permet d’aller un peu plus loin.
Courir me permet de maintenir mon équilibre si précaire, quelque soit mon état de forme.
Ainsi, malgré mes traitements, malgré les jours de chimio et la fatigue conséquente, j’ai continué mes sorties, tout comme mes kilomètres de vélo ou de natation. C’était me maintenir en vie, me prouver que c’était possible, que rien ne changeait alors que tout se transformait.
Courir était une façon de garder le contrôle comme de lâcher prise. Une douce ambivalence. Une prise de risque dans une situation connue, balisée, abordée en sérénité des centaines de fois auparavant. Il a cependant fallu trouver le bon rythme, car dans le doux déni qui m’envahissait, j’avais vite fait de ne pas écouter mon corps et d’y mettre trop d’intensité, jusqu’à l’épuisement (et à devenir ronchon puis dormir pendant 48h ensuite !).
Courir m’a aussi permis de rencontrer des gens formidables et bienveillants au sein du CA Balma, un coach ô combien humain, motivant et investi, de rejoindre un groupe aux profils divers, de tout âge, de rester motivée et inspirée (avoir des champions vétérans à tes côtés à l’entrainement, ça t’aide à construire des rêves tout en gardant la tête sur les épaules).
Courir c’est aussi sentir le poum-poum-poum des pas comme mon cœur qui bat, sentir ma respiration s’accélérer, mes jambes picoter. Habiter mon corps aussi. Et développer ses capacités.
Nous avons tous ce truc dans nos vies, cette sensation d’être au bon endroit au bon moment, bien dans son enveloppe. Je crois qu’il s’agit de faire en sorte de provoquer ces instants là.
Dans mon cas, il y a les entrainements, les séances de yoga aussi (j’en reparlerai) et puis la ligne d’arrivée du marathon. Que ce soit Lyon, Annecy ou Toulouse, toutes ont été belles à leur façon, que ce soit pour le chemin parcouru ou le chrono.
Désormais, je cours pour cette ligne. Pour la revoir et la revivre aussi transcendante qu’à l’automne de l’année passée.
Je porte le tee-shirt Arno Noliju.
Puisque le sport est toujours présent dans mes journées, j’ai souhaité vous faire découvrir la marque française Noliju qui propose des vêtements simples et polyvalents, conçus en France et fabriqués en Europe, pour tout moment de la journée, pour une sortie course, une séance de yoga, un trajet en vélo ou simplement sa journée traditionnelle.
Pour vous remercier de me lire encore tout en étant chaque jour un peu plus nombreux, j’ai un petit cadeau : vous pouvez bénéficier d’une remise de 10% avec le code AURELIE10.
Je vous embrasse, portez vous bien,