On ne me comprendra surement pas mais c’est pas grave. On me dira maso et on aura surement raison : j’ai de la gratitude pour les moments d’inconfort.
Oui, pour les moments difficiles où l’on se sent bloqué, noyé, glacé, brûlé vif, dans la merde, dans le mal, à rêver au plaisir d’hier et des joies passées.
J’ai de la gratitude pour ces moments car ils nous aident à grandir et à nous surpasser, à dépasser la plainte et la rumination, en un mot à nous adapter.
Hier, je vénérais la lumière. Le soleil, la douceur. Elle était ma quête.
Aujourd’hui je bénis l’ombre, la folie, l’hécatombe.
L’ombre qui me pousse dans mes retranchements, l’ombre qui réveille en moi la lutte pour ne pas sombrer. L’ombre qui me force à tomber mes œillères, à voir autrement, à changer de perspective, à puiser dans mes racines, à vérifier mes fondations, à prendre le risque de me décentrer, à questionner mes conditionnements.
L’ombre m’aide à sortir de mon instant T, à taire mon ego, mon privilégié. A penser plus global, corps en santé et solidarité.
L’ombre m’aide à regarder l’avenir et à me dire « tout est inconstant, ça va passer ».
Nous œuvrons pour un meilleur nous, nous ne sommes qu’un petit bout de toute une entité.
Nous arrivons du néant et nous y retournerons, quelques soient dans cette vie nos mouvements. Autant les faire les plus consciemment possible, incarnons la forme, habitons nos corps, usons du mental pour traverser ses vagues et j’en suis convaincue, le sens de tout ça se trouve là, mûrissons, encore.
Aurélie