« Boulot ou métier ? »

De quel côté positionnerais tu ton travail actuel ?

C’est en écoutant un podcast dans lequel la personne interviewée faisait la distinction entre les deux que ça a réveillé cette évidence en moi, la compréhension de l’une des causes probables de ma sensation de ne pas être alignée avec moi-même. Pourtant le travail que j’exerçais jusqu’à il y a peu de temps me demandait de stimuler des aspects de ma personnalité qui me convenaient, mettait en avant l’écoute de l’autre, l’esprit d’équipe, l’observation, la relation humaine, l’histoire de chacun, la psychologie. L’ensemble me passionne toujours, je ne doutais pas de ma place, j’apprenais encore et j’adore ça mais petit à petit les à-côtés ont pris le dessus, la prévalence du système comme un rouleau compresseur des initiatives personnelles, le manque de reconnaissance, mon hypersensibilité aux ambiances tendues, parfois maussades, mon besoin d’indépendance aussi. Et surtout un manque grandissant du rapport au corps, à la matière, au toucher. Je planais dans des hautes sphères, j’avais besoin d’atterrissage. Je courais partout, j’avais besoin de ralentir.

Depuis que le yoga est entré dans ma vie, je remarque comme j’aime être juste assise sur mon tapis au petit matin. J’étais hyperactive, alors autant vous dire que je reviens de loin. Chacune de mes journées avait une mission, un entrainement à cocher, un nombre de « choses à faire », une to do lit à rallonge, (ça reste encore une tendance attention, on ne se sauve pas d’un coup comme ça !) mais j’accepte un autre rythme. En cela, je remercie toujours mon corps qui, par l’intermédiaire de la maladie m’a ouvert les yeux du coeur, a créé un message pour que je capte. M’a envoyé le camion dans la face, quand je ne voyais ni la plume, ni la pierre en somme.

Mais revenons à nos moutons.

Dans l’automatisme finalement, j’ai choisi une filière d’étude qui réunissait des choses qui m’attiraient certes mais aussi un peu par défaut, suite à un échec, une voie qui m’ouvrirait à des expériences mais qui n’était pas un appel du coeur, plus un lot de consolation. Ce travail, m’a permis de payer mon loyer, de m’acheter de quoi manger, des fringues et de partir un peu voyager. Mais pas dans l’excès hein, si on était surpayé les infirmiers ça se saurait ! Il a donné du sens aussi quand même, car prendre soin des autres génère un certain sentiment d’utilité, bien nourri par le regard approbateur et valorisant des autres. Je suis rentrée dans un moule, mais j’étais toujours étriquée. Je n’avais pourtant aucune raison d’aller mal sur le papier. Je crois avoir déjà abordé tout cela sur le blog, avec certaines personnes qui me lisent, vous reconnaitrez le sujet et s’il revient sur la table, c’est pour vous montrer comme il est des ruminations qui nous bloquent et peuvent persister pendant des années. Certains schémas nous conditionnent à tel point qu’ils nous empêchent radicalement d’avancer.

Si cette profession en question avait été moins qualifiée d’ « essentielle » justement et personnellement moins réparatrice de mon passé, il aurait été moins difficile de m’en détacher, de la même façon plus facile à supporter, car je me serais accrochée à l’humour de mes collègues, aux situations rocambolesques que nous vivions… et c’est tout.

Aujourd’hui, je vogue entre deux eaux, d’un boulot vers un métier. D’un raisonnement de la tête au cri du coeur. Le cheminement est fait d’avancées et de bonds en arrière, de stagnations, mais j’avance vers l’acceptation de la mue, de la transformation, de laisser mourrir une partie de mon passé.

Celle qui empêche ces mutations s’appelle la peur. Simplement. Il s’agit de laisser parler la joie uniquement pour trouver sa voie.

En ce qui me concerne, ce lieu où je ne doute pas de ma place, c’est face à vous et vos tapis de yoga, à accompagner votre exploration du corps, à guider certains mouvements, à aider les déconnexions pour mieux de connexion à soi. Cette place qui nécessite que je m’aligne à moi-même pour garder de la cohérence. Où je m’autorise simplement à laisser exprimer qui je suis et ce que je veux apporter au monde qui m’entoure. Sans que mon mental ne m’envahisse de doutes et de questionnements, où il s’agit d’être simplement.

Je nous souhaite à tous de trouver cette place qui nous est propre, le yoga est une des voies pour mieux la trouver en soi et nous comprendre. L’énergie qui enveloppera le monde n’en sera que plus grande.

PS : c’est un plaisir de vous retrouver, je vais essayer plus de régularité, je vous embrasse ♡

2 réflexions sur « « Boulot ou métier ? » »

  1. La grande joie de te relire ici ❤
    Le gros partage de la réflexion sur '' qui suis-je, que veux-je, qu'aime-je vraiment faire ''. En bon chemin sembles-tu être. Je te suis.
    Bisous Ma Pelouse.

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