Corps à corps

Le corps qui chicane et quelques bleus à l’âme.

Je te regarde de loin, quand t’es assis en tailleur, enfin immobile, stable, solide, montagne et je me demande comment tu tiens.

Malmené au fil des tempêtes, au fil des quinzaines, rempli, chamboulé, vidé, sans même plus savoir ce que tu peux prendre et garder, et pourtant « debout bien que blessé ».

Tes bras sont devenus plus maigres mais tatoués de nouvelles lignes, bleues, vertes, violettes, comme un tatouage sans encre, veines apparentes sur peau translucide. Pas une camée, mais je me demande. Je me demande si t’arriverais à filer droit sans produits, si toi petit corps, ça y est, enfin, tu t’en es sorti.

Fidèles échasses de mes caprices, des jambes qui portent et me supportent. Sur routes ou chemins, semelles ou pédales, le mouvement toujours comme garant de l’équilibre. Et puis, c’est dans le chlore que tu exultes, t’entêtant d’un parfum depuis si longtemps inscrit dans les pores de ta peau. Une peau qui marque tout, hypersensible, enveloppe fragile, devenue rancunière, marquée au fer rouge par la bataille, avec des traits grossiers qui tendent à s’affiner.

Au sommet, ton crâne offre une version « oisillon tombé du nid », avec des petits poils sur le caillou, bandes chauves sur pic dégarni, cils fuyants, sourcils absents, le tout te donne un air paradoxalement vieillissant. Et il y a ton dedans, heureusement qui ne se voit pas, car houla quel bordel, c’est d’un autre âge, une chambre d’ado, un sac de nœuds, une usine à plein régime, on croirait un marché de Noël au 23 décembre, une effervescence constante mais pas forcément productive, des paillettes et des étoiles filantes comme autant de recoins plus sombres et pensées gluantes.

Je te regarde de loin, quand t’es allongé dans ce tunnel, prêt à livrer certains de tes secrets.

Pour le verdict, on t’a mis à nu. Plus de chapelet ni collier de perles, ni dans le cou ni aux aisselles, ni aux poumons ni près des gros vaisseaux, parait que les visibles, les arrogants, les grands méchants sont partis mais les sournoises elles non, préfèrent encore passer l’été et rester à tes côtés.

Tu donnes tout petit corps, courageux, tenace, acharné, tu te bats encore je le vois bien.

Tu t’attelles à rayonner et tu fais bien, parce que c’est l’épisode qui vient.

Si l’imagerie ne le montre plus, les petites invasives se disséminent encore et le combat continue.

12 réflexions sur « Corps à corps »

  1. Petit corps est fort et monsieur mental aussi. C’est le plus important.
    On ne se connait pas, mais moi j’y crois 🙂
    Go go go ! Et passe un bel été rempli de vitamine D

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  2. Le corps et l’esprit s’accrochent, avec ses hauts et ses bats parce qu’ils font de toi, une personne belle comme un coeur, aussi jolie de l’intérieur que de l’extérieur ❤

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